Selasa, 27 Februari 2018

4 Puisi René Char (1907-1988)



CONGÉ AU VENT
À flancs de coteau du village bivouaquent des champs fournis de mimosas. À l’époque de la cueillette, il arrive que, loin de leur endroit, on fasse la rencontre extrêmement odorante d’une ville dont les bras se sont occupés durant la journée aux fragile branches. Pareille à une lampe dont l’auréole de clarté serait de parfum, elle s’en va, le dos tourné au soleil couchant.
Il serait sacrilège de lui adresser la parole.
L’espradille foulant l’herbe, cédez-lui le pas du chemin. Peut-être aurez-vous la chance de distinguer sur ses lèvres la chimère de l’humidité de la Nuit?

pergi

kebun mimosa memenuhi punggung bukit di dekat desa itu. pada waktu panen, mungkin saja terjadi, di sebuah tempat tak jauh dari situ, kau menjumpai seorang gadis berbau harum, yang kedua tangannya telah sibuk seharian di antara ranting-ranting mimosa yang rapuh. seperti lampu yang meninggalkan aroma parfum, gadis itu berjalan gegas. matahari terbenam di punggungnya.
momen ini akan hilang jika kau menyapanya.
rumput hancur berdetak di bawah sendalnya. beri dia jalan. jika kau beruntung, mungkin kau masih bisa melihat sisa-sisa Malam yang lembab di tepi bibirnya.



 L’AMOUREUSE EN SECRET

Elle a mis le couvert et mené à la perfection ce à quoi son amour assis en face d’elle parlera bas tout à l’heure, en la dévisageant. Cette nourriture semblable à l’anche d’un hautbois.
Sous la table, ses chevilles nues caressent à présent la chaleur du bien-aimé, tandis que des voix, qu’elle n’entend pas, la complimentent. Le rayon de la lampe emmêle, tisse sa distraction sensuelle.
Un lit, très loin, sait-elle, patiente et tremble dans l’exil des draps odorants, comme un lac de montagne qui ne sera jamais abandonné.


gadis yang diam diam jatuh cinta 

gadis itu telah mengatur meja, kemudian membayangkan dengan sempurna apa yang sebentar lagi akan dikatakan oleh lelaki yang duduk di seberangnya. lelaki itu akan memandangnya lekat, dan berbicara dengan suara begitu halus. makanan yang terhidang di antara mereka bagai mulut sebuah obo.
di bawah meja, pergelangan kakinya yang telanjang membelai kehangatan lelaki itu, sementara suara suara yang tak bisa ia dengar tak henti henti melontarkan pujian. sinar lampu jatuh kusut, menali kebingungannya yang penuh nafsu.
nun jauh di sana, sebuah ranjang menunggu sabar dalam pengasingan, bergetar di bawah lindungan selimut harum. bagai danau gunung yang tak akan pernah bisa dilupakan.


 LA COMPAGNE DU VANNIER
Je t’aimais. J’aimais ton visage de source raviné par l’orage et le chiffre de ton domaine enserrant mon baiser. Certains se confient à une imagination toute ronde. Aller me suffit. J’ai rapporté du désespoir un panier si petit, mon amour, qu’on a pu le tresser en osier.

cinta menurut seorang penganyam keranjang

aku mencintaimu. aku mencintai wajahmu, musim semi yang merahasiakan badai, lambang kekuasaanmu atas seluruh ciumku. orang lain percaya kepada imajinasi tanpa cela. buatku, aku cuma ingin selalu menuju ke arahmu. dari keputusasaan kubawa keranjang yang begitu kecil, cintaku, mereka menganyamnya dari rerumputan.


 MADELEINE QUI VEILLAIT

27 janvier 1948
J’ai dîné chez mon ami le peintre Jean Villeri. Il est plus de onze heures. Le métro me ramène à mon domicile. Je change de rame à la station Trocadéro. Alourdi par une fatigue agréable, j’écoute distraitement résonner mon pas dans le couloir des correspondances. Soudain une jeune femme, qui vient en sens inverse, m’aborde après m’avoir, je crois, longuement dévisagé. Elle m’adresse une demande pour le moins inattendue: “Vous n’au riez pas une feuille de papier à lettres, monsieur?” Sur ma réponse négative et sans doute devant mon air amusé, elle ajoute: “Cela vous paraît drôle?” Je réponds non, certes, ce propos ou un autre… Elle prononce avec une nuance de regret: “Pourtant!” Sa maigreur, sa pâleur et l’éclat de ses yeux sont extrêmes. Elle marche avec cette aisance des mauvais métiers qui est aussi la mienne. Je cherche en vain à cette silhouette fâcheuse quelque beauté. Il est certain que l’ovale du visage, le front, le regard surtout doivent retenir l’attention, troubler. Mais de là à s’enquérir! Je ne songe qu’à fausser compagnie. Je suis arrivé devant la rame de Saint-Cloud et je monte rapidement. Elle s’élance derrière moi. Je fais quelques pas dans le wagon pour m’éloigner et rompre. Sans résultat. A Michel-Ange Molitor je m’empresse de descendre. Mais le léger pas me poursuit et me rattrape. Le timbre de la voix s’est modifié. Un ton de prière sans humilité. En quelques mots paisibles je précise que les choses doivent en rester là. Elle dit alors: “Vous ne comprenez pas, oh non! Ce n’est pas ce que vous croyez.” L’air de la nuit que nous atteignons donne de la grâce à son effronterie: “Me voyez-vous dans les couloirs déserts d’une station, que les gens sont pressés de quitter, proposer la galante aventure?”—Où habitez-vous?—Très loin d’ici. Vous ne connaissez pas.” Le souvenir de la quête des énigmes, au temps de ma découverte de la vie et de la poésie, me revient à l’esprit. Je le chasse, agacé. “Je ne suis pas tenté par l’impossible comme autrefois (je mens). J’ai vu trop souffrir… (quelle indécence!)” Et sa réponse: “Croire à nouveau ne fait pas qu’il y aura davantage de souffrance. Restez accueillant. Vous ne vous verrez pas mourir.” Elle sourit: “Comme la nuit est humide!” Je la sens ainsi. La rue Boileau, d’habitude provinciale et rassurante, est blanche de gelée, mais je cherche en vain la trace des étoiles dans le ciel. J’observe de biais la jeune femme: “Comment vous appelez-vous, mon petit?—Madeleine.” A vrai dire, son nom ne m’a pas surpris. J’ai terminé dans l’après-midi Madeleine à la veilleuse, inspiré par le tableau de Georges de La Tour dont l’interrogation est si actuelle. Ce poème m’a coûté. Comment ne pas entrevoir, dans cette passante opiniâtre, sa vérification? A deux reprises déjà, pour d’autres particulièrement coûteux poèmes, la même aventure m’advint. Je n’ai nulle difficulté à m’en convaincre. L’accès d’une couche profonde d’émotion et de vision est propice au surgissement du grand réel. On ne l’atteint pas sans quelque remerciement de l’oracle. Je ne pense pas qu’il soit absurde de l’affirmer. Je ne suis pas le seul à qui ces rares preuves sont parfois foncièrement accordées. “Madeleine, vous avez été très bonne et très patiente. Allons ensemble, encore, voulez-vous?” Nous marchons dans une intelligence d’ombres parfaite. J’ai pris le bras de la jeune femme et j’éprouve ces similitudes que la sensation de la maigreur éveille. Elles disparaissent presque aussitôt, ne laissant place qu’à l’intense solitude et à la complète faveur à la fois, que je ressentis quand j’eus mis le point final à l’écriture de mon poème. Il est minuit et demi. Avenue de Versailles, la lumière du métro Javel, pâle, monte de terre. “Je vous dis adieu, ici.” J’hésite, mais le frêle corps se libère. “Embrassez-moi, que je parte heureuse…” Je prends sa tête dans mes mains et la baise aux yeux et sur les cheveux. Madeleine s’en va, s’efface du bas des marches de l’escalier du métro dont les portes de fer vont bientôt être tirées et sont déjà prêtes.
Je jure que tout ceci est vrai et m’est arrivé, n’étant pas sans amour comme j’en fais le récit, cette nuit de janvier.
La réalité noble ne se dérobe pas à qui la rencontre pour l’estimer et non pour l’insulter et la faire prisonnière. Là est l’unique condition que nous ne sommes pas toujours assez purs pour remplir.


Madeleine menungguku
27 Januari 1948
Aku baru selesai makan makan malam dengan temanku Jean Villeri, si pelukis. Sudah jam sebelas lebih. Aku sudah di dalam metro menuju rumah. Ganti kereta di Trocadero. Badanku terasa berat dan capek, namun aku merasa senang mendengarkan suara kakiku di terowongan stasiun. Tiba-tiba, seorang perempuan yang sedang berjalan ke arah berlawanan menyapaku, kelihatannya ia telah lama mengamati gerak-gerikku. “Maaf, apakah anda punya kertas untuk menulis sesuatu?” Aku menjawab tidak, sambil, sepertinya, tersenyum kecil. Perempuan ini berkata, “Ada yang lucu?” Aku menjawab tidak, tentu tidak, mana mungkin… kemudian dengan sedikit sedih aku berkata: “Ya, mungkin juga.” Perempuan ini kurus, pucat, tapi matanya jernih berkilat. Penampilannya agak aneh. Ia berjalan dengan santai, seakan-akan dunia ini bukan neraka. Sama seperti aku. Aku mencoba mencari keayuan dalam sosoknya yang menyedihkan. Percobaan yang gagal. Mukanya yang lonjong, dahinya, sorot matanya seharusnya menarik perhatianku. Namun aku malah mencoba menghindarinya. Begitu sampai di St. Cloud, aku langsung masuk ke dalam kereta. Ia ikut naik di belakangku. Aku berjalan terus di dalam kereta mencoba meninggalkannya. Tidak ada gunanya. Aku buru-buru turun di Michel-Ange-Molitor. Tapi langkahnya yang ringan menyusulku dan tahu-tahu ia sudah berada di depanku. Nada suaranya sekarang lain. Memohon, tanpa malu-malu. Aku mengatakan dengan singkat, semua ini harus berhenti sekarang juga. Ia berkata: “Ah, Anda salah mengerti. Bukan itu maksudnya! Anda salah.” Angin malam membuat kekurangajarannya jadi terasa anggun.  “Anda bertemu saya di sini, di terowongan stasiun yang kosong, dan Anda berpikir saya menawarkan sebuah petualangan?” “Di mana rumahmu?” “Jauh dari sini. Anda tak mungkin tahu.” Ingatan tentang petualanganku mengejar misteri di masa lalu, waktu aku pertama kali menemukan arti kehidupan dan puisi, memenuhi kepalaku. Ingatan ini sangat mengganggu, dan aku berusaha mengusirnya. “Aku tidak mudah tergoda (bohong) dengan kemustahilan, tidak seperti dulu. Aku sudah menyaksikan terlalu banyak penderitaan (sehina apapun).” Ia menjawab: “Berubah pikiran tidak akan menambah penderitaan. Coba saja. Anda tidak akan menyaksikan kematian Anda sendiri.” Ia menghela napas: “Malam ini rasanya basah sekali.” Aku pun merasakannya. Rue Boileau yang biasanya seperti jalan kampung yang tenang, malam ini putih berlapis es. Tapi di langit tidak ada bintang sama sekali, betapa pun kerasnya aku mencari. Aku melirik perempuan muda itu: “Siapa namamu?” “Madeleine”. Aku tidak terkejut. Tadi siang aku baru saja menyelesaikan puisi yang kuberi judul Madeleine di Bawah Cahaya Lampu, diilhami lukisan Georges de La Tour. Menulis puisi ini rasanya seperti diinterogasi. Puisi inilah yang membuatku merasa begitu lelah. Perempuan inilah alasannya kenapa aku menulis puisi tadi. Bagaimana mungkin tidak? Dua kali hal yang sama telah terjadi begitu selesai menulis puisi yang hampir membuatku lumpuh. Aku tidak perlu meyakinkan diriku lagi. Perasaan dan ilham datang bersamaan dengan Kenyataan semesta. Ini tidak mungkin dicapai tanpa ijin Yang Mahakuasa. Kurasa aku belum gila. Aku bukan satu-satunya orang yang kadang-kadang dikaruniai bukti-bukti Ilahi ini. “Madeleine, kamu sudah begitu sabar, dan begitu baik, mari kita jalan sama-sama sebentar.” Kami berjalan berdampingan di bawah langit malam yang terasa begitu dekat. Aku menggandeng tangan Madeleine dan merasakan sesuatu yang hanya bisa dirasakan oleh orang yang sedang kelaparan. Perasaan itu timbul, kemudian segera hilang, meninggalkan kekosongan yang berat, dan pada saat yang bersamaan, kepuasan memuncak seperti yang aku rasakan setiap kali membubuhkan tanda titik terakhir dalam puisiku. Sekarang sudah setengah jam lewat tengah malam. Avenue de Versailles dan sinar lampu pucat dari stasiun metro Javel muncul dari bawah tanah. “Di sini kita berpisah.” Aku sempat ragu-ragu, namun tubuhnya yang kurus sudah telanjur melepaskan diri dari rangkulanku. “Cium aku, aku ingin berpisah selagi aku bahagia….” Kupeluk kepalanya dan kucium matanya, rambutnya. Bagai lapangan berumput yang basah oleh embun malam. Madeleine lenyap, ditelan oleh tangga-tangga stasiun metro. Pintu-pintu besinya masih terbuka, dan sebentar lagi akan ditutup.
Aku bersumpah semua ini benar-benar terjadi kepadaku, tidak bisa dibilang tanpa meninggalkan semacam perasaan cinta, seperti yang telah aku kisahkan, malam ini, suatu malam di bulan Januari.
Kenyataan yang tinggi hati tidak akan menolak mempersembahkan diri kepada yang menghargainya, bukan kepada yang bermaksud menghina maupun memenjarakannya. Syarat yang jarang bisa dipenuhi oleh kita yang tak pernah suci ini.



René Char (1907-88) adalah salah satu penyair Prancis terbaik sepanjang masa. Awalnya ia bagian dari gerakan penyair Surealis Prancis di paruh pertama abad ke-20. Setelah Perang Dunia II—di kampungnya Provence ia menjadi komandan pasukan gerilya maquis melawan Nazi Jerman—puisinya menjadi makin eksistensialis dan penuh refleksi metafisik.



Mikael Johanilahir di Yogyakarta. Besar di Madiun, Yogyakarta, Jakarta, Canberra, Sydney. Mulai menua di Tangerang dan Jakarta. Penyair, kritikus sastra, kurator film, penerjemah. Buku puisi pertamanya berjudul We Are Nowhere And It’s Wow (irisPustaka, 2008). Pernah ikut International Poetry Festival 2012 di Pekalongan. Tulisan-tulisannya yang lain pernah dimuat di antologi puisi What’s Poetry? (Henk Publica, 2012), kumpulan esai musik Memoritmo (Bukune, 2012), dan berbagai majalah dan jurnal, online maupun offline, termasuk Bung!, boemipoetra, Pop Teori, Vita Traductiva, a+, Matabaca, soap, dll.


SUMBER: