CONGÉ AU VENT
À flancs de
coteau du village bivouaquent des champs fournis de mimosas. À l’époque de la
cueillette, il arrive que, loin de leur endroit, on fasse la rencontre
extrêmement odorante d’une ville dont les bras se sont occupés durant la
journée aux fragile branches. Pareille à une lampe dont l’auréole de clarté
serait de parfum, elle s’en va, le dos tourné au soleil couchant.
Il serait
sacrilège de lui adresser la parole.
L’espradille
foulant l’herbe, cédez-lui le pas du chemin. Peut-être aurez-vous la chance de
distinguer sur ses lèvres la chimère de l’humidité de la Nuit?
pergi
kebun mimosa
memenuhi punggung bukit di dekat desa itu. pada waktu panen, mungkin saja
terjadi, di sebuah tempat tak jauh dari situ, kau menjumpai seorang gadis
berbau harum, yang kedua tangannya telah sibuk seharian di antara
ranting-ranting mimosa yang rapuh. seperti lampu yang meninggalkan aroma
parfum, gadis itu berjalan gegas. matahari terbenam di punggungnya.
momen ini
akan hilang jika kau menyapanya.
rumput
hancur berdetak di bawah sendalnya. beri dia jalan. jika kau beruntung, mungkin
kau masih bisa melihat sisa-sisa Malam yang lembab di tepi bibirnya.
L’AMOUREUSE
EN SECRET
Elle a mis
le couvert et mené à la perfection ce à quoi son amour assis en face d’elle
parlera bas tout à l’heure, en la dévisageant. Cette nourriture semblable à
l’anche d’un hautbois.
Sous la
table, ses chevilles nues caressent à présent la chaleur du bien-aimé, tandis
que des voix, qu’elle n’entend pas, la complimentent. Le rayon de la lampe emmêle,
tisse sa distraction sensuelle.
Un lit, très
loin, sait-elle, patiente et tremble dans l’exil des draps odorants, comme un
lac de montagne qui ne sera jamais abandonné.
gadis yang
diam diam jatuh cinta
gadis itu
telah mengatur meja, kemudian membayangkan dengan sempurna apa yang sebentar
lagi akan dikatakan oleh lelaki yang duduk di seberangnya. lelaki itu akan
memandangnya lekat, dan berbicara dengan suara begitu halus. makanan yang
terhidang di antara mereka bagai mulut sebuah obo.
di bawah
meja, pergelangan kakinya yang telanjang membelai kehangatan lelaki itu,
sementara suara suara yang tak bisa ia dengar tak henti henti melontarkan
pujian. sinar lampu jatuh kusut, menali kebingungannya yang penuh nafsu.
nun jauh di
sana, sebuah ranjang menunggu sabar dalam pengasingan, bergetar di bawah
lindungan selimut harum. bagai danau gunung yang tak akan pernah bisa
dilupakan.
LA
COMPAGNE DU VANNIER
Je t’aimais.
J’aimais ton visage de source raviné par l’orage et le chiffre de ton domaine
enserrant mon baiser. Certains se confient à une imagination toute ronde. Aller
me suffit. J’ai rapporté du désespoir un panier si petit, mon amour, qu’on a pu
le tresser en osier.
cinta
menurut seorang penganyam keranjang
aku
mencintaimu. aku mencintai wajahmu, musim semi yang merahasiakan badai, lambang
kekuasaanmu atas seluruh ciumku. orang lain percaya kepada imajinasi tanpa
cela. buatku, aku cuma ingin selalu menuju ke arahmu. dari keputusasaan kubawa
keranjang yang begitu kecil, cintaku, mereka menganyamnya dari rerumputan.
MADELEINE
QUI VEILLAIT
27 janvier
1948
J’ai dîné
chez mon ami le peintre Jean Villeri. Il est plus de onze heures. Le métro me
ramène à mon domicile. Je change de rame à la station Trocadéro. Alourdi par
une fatigue agréable, j’écoute distraitement résonner mon pas dans le couloir
des correspondances. Soudain une jeune femme, qui vient en sens inverse,
m’aborde après m’avoir, je crois, longuement dévisagé. Elle m’adresse une
demande pour le moins inattendue: “Vous n’au riez pas une feuille de papier à
lettres, monsieur?” Sur ma réponse négative et sans doute devant mon air amusé,
elle ajoute: “Cela vous paraît drôle?” Je réponds non, certes, ce propos ou un
autre… Elle prononce avec une nuance de regret: “Pourtant!” Sa maigreur, sa
pâleur et l’éclat de ses yeux sont extrêmes. Elle marche avec cette aisance des
mauvais métiers qui est aussi la mienne. Je cherche en vain à cette silhouette
fâcheuse quelque beauté. Il est certain que l’ovale du visage, le front, le
regard surtout doivent retenir l’attention, troubler. Mais de là à s’enquérir!
Je ne songe qu’à fausser compagnie. Je suis arrivé devant la rame de
Saint-Cloud et je monte rapidement. Elle s’élance derrière moi. Je fais
quelques pas dans le wagon pour m’éloigner et rompre. Sans résultat. A
Michel-Ange Molitor je m’empresse de descendre. Mais le léger pas me poursuit et
me rattrape. Le timbre de la voix s’est modifié. Un ton de prière sans
humilité. En quelques mots paisibles je précise que les choses doivent en
rester là. Elle dit alors: “Vous ne comprenez pas, oh non! Ce n’est pas ce que
vous croyez.” L’air de la nuit que nous atteignons donne de la grâce à son
effronterie: “Me voyez-vous dans les couloirs déserts d’une station, que les
gens sont pressés de quitter, proposer la galante aventure?”—Où
habitez-vous?—Très loin d’ici. Vous ne connaissez pas.” Le souvenir de la quête
des énigmes, au temps de ma découverte de la vie et de la poésie, me revient à
l’esprit. Je le chasse, agacé. “Je ne suis pas tenté par l’impossible comme
autrefois (je mens). J’ai vu trop souffrir… (quelle indécence!)” Et sa réponse:
“Croire à nouveau ne fait pas qu’il y aura davantage de souffrance. Restez
accueillant. Vous ne vous verrez pas mourir.” Elle sourit: “Comme la nuit est
humide!” Je la sens ainsi. La rue Boileau, d’habitude provinciale et
rassurante, est blanche de gelée, mais je cherche en vain la trace des étoiles
dans le ciel. J’observe de biais la jeune femme: “Comment vous appelez-vous,
mon petit?—Madeleine.” A vrai dire, son nom ne m’a pas surpris. J’ai terminé
dans l’après-midi Madeleine à la veilleuse, inspiré par le tableau de Georges
de La Tour dont l’interrogation est si actuelle. Ce poème m’a coûté. Comment ne
pas entrevoir, dans cette passante opiniâtre, sa vérification? A deux reprises
déjà, pour d’autres particulièrement coûteux poèmes, la même aventure m’advint.
Je n’ai nulle difficulté à m’en convaincre. L’accès d’une couche profonde
d’émotion et de vision est propice au surgissement du grand réel. On ne
l’atteint pas sans quelque remerciement de l’oracle. Je ne pense pas qu’il soit
absurde de l’affirmer. Je ne suis pas le seul à qui ces rares preuves sont
parfois foncièrement accordées. “Madeleine, vous avez été très bonne et très
patiente. Allons ensemble, encore, voulez-vous?” Nous marchons dans une
intelligence d’ombres parfaite. J’ai pris le bras de la jeune femme et
j’éprouve ces similitudes que la sensation de la maigreur éveille. Elles
disparaissent presque aussitôt, ne laissant place qu’à l’intense solitude et à
la complète faveur à la fois, que je ressentis quand j’eus mis le point final à
l’écriture de mon poème. Il est minuit et demi. Avenue de Versailles, la
lumière du métro Javel, pâle, monte de terre. “Je vous dis adieu, ici.”
J’hésite, mais le frêle corps se libère. “Embrassez-moi, que je parte
heureuse…” Je prends sa tête dans mes mains et la baise aux yeux et sur les
cheveux. Madeleine s’en va, s’efface du bas des marches de l’escalier du métro
dont les portes de fer vont bientôt être tirées et sont déjà prêtes.
Je jure que
tout ceci est vrai et m’est arrivé, n’étant pas sans amour comme j’en fais le
récit, cette nuit de janvier.
La réalité
noble ne se dérobe pas à qui la rencontre pour l’estimer et non pour l’insulter
et la faire prisonnière. Là est l’unique condition que nous ne sommes pas
toujours assez purs pour remplir.
Madeleine
menungguku
27 Januari
1948
Aku baru
selesai makan makan malam dengan temanku Jean Villeri, si pelukis. Sudah jam
sebelas lebih. Aku sudah di dalam metro menuju rumah. Ganti kereta di
Trocadero. Badanku terasa berat dan capek, namun aku merasa senang mendengarkan
suara kakiku di terowongan stasiun. Tiba-tiba, seorang perempuan yang sedang
berjalan ke arah berlawanan menyapaku, kelihatannya ia telah lama mengamati
gerak-gerikku. “Maaf, apakah anda punya kertas untuk menulis sesuatu?” Aku
menjawab tidak, sambil, sepertinya, tersenyum kecil. Perempuan ini berkata,
“Ada yang lucu?” Aku menjawab tidak, tentu tidak, mana mungkin… kemudian dengan
sedikit sedih aku berkata: “Ya, mungkin juga.” Perempuan ini kurus, pucat, tapi
matanya jernih berkilat. Penampilannya agak aneh. Ia berjalan dengan santai,
seakan-akan dunia ini bukan neraka. Sama seperti aku. Aku mencoba mencari
keayuan dalam sosoknya yang menyedihkan. Percobaan yang gagal. Mukanya yang
lonjong, dahinya, sorot matanya seharusnya menarik perhatianku. Namun aku malah
mencoba menghindarinya. Begitu sampai di St. Cloud, aku langsung masuk ke dalam
kereta. Ia ikut naik di belakangku. Aku berjalan terus di dalam kereta mencoba
meninggalkannya. Tidak ada gunanya. Aku buru-buru turun di Michel-Ange-Molitor.
Tapi langkahnya yang ringan menyusulku dan tahu-tahu ia sudah berada di
depanku. Nada suaranya sekarang lain. Memohon, tanpa malu-malu. Aku mengatakan
dengan singkat, semua ini harus berhenti sekarang juga. Ia berkata: “Ah, Anda
salah mengerti. Bukan itu maksudnya! Anda salah.” Angin malam membuat
kekurangajarannya jadi terasa anggun. “Anda bertemu saya di sini, di
terowongan stasiun yang kosong, dan Anda berpikir saya menawarkan sebuah
petualangan?” “Di mana rumahmu?” “Jauh dari sini. Anda tak mungkin tahu.”
Ingatan tentang petualanganku mengejar misteri di masa lalu, waktu aku pertama
kali menemukan arti kehidupan dan puisi, memenuhi kepalaku. Ingatan ini sangat
mengganggu, dan aku berusaha mengusirnya. “Aku tidak mudah tergoda (bohong)
dengan kemustahilan, tidak seperti dulu. Aku sudah menyaksikan terlalu banyak
penderitaan (sehina apapun).” Ia menjawab: “Berubah pikiran tidak akan menambah
penderitaan. Coba saja. Anda tidak akan menyaksikan kematian Anda sendiri.” Ia
menghela napas: “Malam ini rasanya basah sekali.” Aku pun merasakannya. Rue
Boileau yang biasanya seperti jalan kampung yang tenang, malam ini putih
berlapis es. Tapi di langit tidak ada bintang sama sekali, betapa pun kerasnya
aku mencari. Aku melirik perempuan muda itu: “Siapa namamu?” “Madeleine”. Aku
tidak terkejut. Tadi siang aku baru saja menyelesaikan puisi yang kuberi judul Madeleine
di Bawah Cahaya Lampu, diilhami lukisan Georges de La Tour. Menulis puisi
ini rasanya seperti diinterogasi. Puisi inilah yang membuatku merasa begitu
lelah. Perempuan inilah alasannya kenapa aku menulis puisi tadi. Bagaimana
mungkin tidak? Dua kali hal yang sama telah terjadi begitu selesai menulis
puisi yang hampir membuatku lumpuh. Aku tidak perlu meyakinkan diriku lagi.
Perasaan dan ilham datang bersamaan dengan Kenyataan semesta. Ini tidak mungkin
dicapai tanpa ijin Yang Mahakuasa. Kurasa aku belum gila. Aku bukan
satu-satunya orang yang kadang-kadang dikaruniai bukti-bukti Ilahi ini.
“Madeleine, kamu sudah begitu sabar, dan begitu baik, mari kita jalan sama-sama
sebentar.” Kami berjalan berdampingan di bawah langit malam yang terasa begitu
dekat. Aku menggandeng tangan Madeleine dan merasakan sesuatu yang hanya bisa
dirasakan oleh orang yang sedang kelaparan. Perasaan itu timbul, kemudian
segera hilang, meninggalkan kekosongan yang berat, dan pada saat yang
bersamaan, kepuasan memuncak seperti yang aku rasakan setiap kali membubuhkan
tanda titik terakhir dalam puisiku. Sekarang sudah setengah jam lewat tengah
malam. Avenue de Versailles dan sinar lampu pucat dari stasiun metro Javel
muncul dari bawah tanah. “Di sini kita berpisah.” Aku sempat ragu-ragu, namun
tubuhnya yang kurus sudah telanjur melepaskan diri dari rangkulanku. “Cium aku,
aku ingin berpisah selagi aku bahagia….” Kupeluk kepalanya dan kucium matanya,
rambutnya. Bagai lapangan berumput yang basah oleh embun malam. Madeleine
lenyap, ditelan oleh tangga-tangga stasiun metro. Pintu-pintu besinya masih
terbuka, dan sebentar lagi akan ditutup.
Aku
bersumpah semua ini benar-benar terjadi kepadaku, tidak bisa dibilang tanpa
meninggalkan semacam perasaan cinta, seperti yang telah aku kisahkan, malam
ini, suatu malam di bulan Januari.
Kenyataan
yang tinggi hati tidak akan menolak mempersembahkan diri kepada yang
menghargainya, bukan kepada yang bermaksud menghina maupun memenjarakannya.
Syarat yang jarang bisa dipenuhi oleh kita yang tak pernah suci ini.
René Char (1907-88) adalah salah satu penyair Prancis terbaik sepanjang masa.
Awalnya ia bagian dari gerakan penyair Surealis Prancis di paruh pertama abad
ke-20. Setelah Perang Dunia II—di kampungnya Provence ia menjadi komandan
pasukan gerilya maquis melawan Nazi Jerman—puisinya menjadi makin
eksistensialis dan penuh refleksi metafisik.
Mikael Johani, lahir di Yogyakarta. Besar di Madiun, Yogyakarta, Jakarta,
Canberra, Sydney. Mulai menua di Tangerang dan Jakarta. Penyair, kritikus
sastra, kurator film, penerjemah. Buku puisi pertamanya berjudul We
Are Nowhere And It’s Wow (irisPustaka, 2008). Pernah ikut International
Poetry Festival 2012 di Pekalongan. Tulisan-tulisannya yang lain pernah dimuat
di antologi puisi What’s Poetry? (Henk Publica, 2012),
kumpulan esai musik Memoritmo (Bukune, 2012), dan berbagai
majalah dan jurnal, online maupun offline, termasuk Bung!,
boemipoetra, Pop Teori, Vita Traductiva, a+, Matabaca, soap, dll.
SUMBER: